Connaissez-vous le PEA (Plan d’épargne en Actions) ? C’est une enveloppe fiscale qui permet aux particuliers d’acheter des actions du CAC40 et de les faire fructifier (ou pas). Beaucoup de personnes pensent qu’investir en bourse est reservé aux riches. Ce n’est pas exact. Aujourd’hui, je voudrais vous parler des opérations que j’ai réalisées ces deux dernières années.
Ma stratégie de départ était assez simple : je souhaitais passer le moins d’ordres possible, encaisser des dividendes, racheter des actions grâce à ces dividendes et également encaisser, à terme, une plus-value sur la ligne. J’avais mis au point ma petite stratégie et défini les règles de ma méthode pour sélectionner mes actions. J’étais prêt pour me lancer dans le plus dangereux des marchés du monde…
C’est parti pour un PEA qui cartonne
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La bourse est accessible à tous via un PEA
J’ai donc démarré en Avril 2013 avec un capital de 1200 € réparti sur 4 lignes : GDF Suez, Total, Vivendi et Montupet. Pourquoi ces sociétés en particulier ? Simplement parce qu’à l’époque j’avais 1 h 30 de trajet domicile-travail chaque jour et j’écoutais BFM Business [nldr : j’ai arrêté depuis longtemps d’ailleurs]. J’avais l’intuition que ces sociétés se portaient bien. Par ailleurs, elles distribuaient régulièrement un dividende intéressant. D’ailleurs, j’ai touché mes premiers dividendes en avril (12.75 € de GDF Suez) puis en mai (20 € de Vivendi).
J’ai continué les mois suivants avec Alstom, Maurel et Prom, EDF et Orange en grimpant progressivement en septembre 2013 jusqu’à 2500 € d’investissement personnels au total dans mon PEA.
Au total sur l’année 2013 j’ai encaissé 99.52 € de dividendes et la valeur latente (c’est-à-dire la valeur à fin décembre si je vendais tout à ce moment-là) était à 3187.75 € soit tout de même 687.75 € de plus-value potentielle.
Courant 2014, j’ai procédé à quelques arbitrages sur ce PEA. J’ai d’abord revendu Maurel et Prom (doublon avec Total, cet achat était une erreur cupide de ma part) puis Alstom parce qu’à l’époque l’analyse fondamentale (c’est-à-dire les nouvelles liées à l’entreprise) était catastrophique. Il me semble d’ailleurs que quelques mois plus tard, le projet de rachat par Siemens avait lieu mais je n’ai pas trop suivi le dossier.
J’ai fait une erreur d’un autre type également en 2013-2014: celle de ne pas acheter d’Alcatel-Lucent. J’en ai acheté, mais trop tard. J’aurais dû « m’occuper de son cas » quand la valeur était sortie du CAC40: elle ne valait plus alors que 1.9 €. Quand je l’ai achetée, elle était déjà remontée à 2.6 € et je l’ai revendue à 2.97 €. J’ai fait une plus-value, oui, mais pas autant que si j’avais suivi mon intuition. Et à ce prix, j’aurais clairement dû en acheter plus. Ce n’est pas grave, c’est une erreur qui ne m’a pas couté d’argent en global sur le PEA et qui m’a conforté dans mes connaissances.
Fin 2014, la valeur latente de mon PEA s’élevait à 4499.48 € ce qui signifie une plus-value latente de 1999.48 €. J’ai encaissé cette année-là 133.15 € de dividendes.
C’est à peu près à cette période (fin 2014) que j’ai commencé à ressentir plusieurs signaux qui me mettaient mal à l’aise sur les marchés. J’ai alors décidé de clôturer progressivement mon PEA pour encaisser mes gains. Début 2015, il ne me restait plus que trois lignes : GDF Suez, Total et Orange. J’ai tout clôturé en avril quand le contexte économique européen commençait (vraiment) à partir en sucette.
J’avais donc sur mon PEA 4537.80 € soit une plus-value de 81.51 % brute en exactement 25 mois. Ce qui nous ramène en taux annualisé aux alentours de 39 % brut. Ce qui est satisfaisant pour le peu de travail demandé.
Mon PEA est mort, vive mon PEA
Et là, vous allez me parler des impôts.
OK pour le brut, mais quid ton rendement net ?!
Un lecteur avisé
Dans cette dernière partie de l’article, il faut tout de même prendre en compte quelques nuances :
- Le PEA n’était pas censé être fermé si tôt, c’est la conjoncture et surtout mon environnement personnel qui m’ont amené à le clôturer en avance
- La stratégie d’intérêts composés (dividendes réinvestis) que j’ai utilisée aurait dû être poursuivie sur ce PEA pendant encore 6 ans
Comme vous le savez, le PEA est une enveloppe (SIC) fiscalement intéressante. Mais comme j’ai clôturé mon PEA en 2 et 5 ans après son ouverture alors c’est fiscalement intéressant… pour le fisc.
J’ai été imposé à 19 % soit environ 390 € sucrés par le fisc au titre de l’impôt sur les plus-values. À côté, il y a les prélèvements sociaux à hauteur de 15.5 %, soit environ 320 € de plus.
Je me suis retrouvé donc avec une plus-value nette d’environ 1335 €. Ce qui me fait un gain annuel net d’environ 650 €. Soit un rendement net annuel de 26 %.
À l’heure où j’écris ces lignes, je vous déconseille de vous lancer dans ce genre de stratégie (surtout sur le CAC40). J’ai de solides raisons de croire que le CAC va très méchamment corriger à la baisse dans les temps à venir. Ai-je tort ou ai-je raison je n’en sais rien, c’est le marché qui décidera et les investisseurs qui subiront. Moi j’ai pris mes billes et je les ai placés ailleurs (encore plus rentable d’ailleurs).
Si vous êtes déjà investis en actions du CAC, l’heure est peut-être à la prise de bénéfices ou au moins aux arbitrages.
Dites-moi dans les commentaires si, vous aussi, vous avez réussi à extraire de l’argent du plus gros aquarium à requins du monde (dans une PEA ou sur un autre support). Est-ce que, au contraire, vous y avez laissé des plumes ? Et qu’est-ce que vous aimeriez savoir pour progresser plus vite ?
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